J’arrive ici à la thématique qui nous intéresse en tant que digital humanists. La notion de Digital Humanities pose en effet de façon renouvelée la question de la définition de l’humain et de son rapport avec la technique et les machines. La locution digital humanities semble au premier abord un oxymoron en ce qu’elle met ensemble les deux pôles de l’opposition entre humain et machine. La difficulté de la traduction française met encore plus en évidence cette tension implicite dans la locution: des humanités numériques (alors qu’une traduction plus exacte devrait plutôt se référer aux « sciences humaines numériques »). Le topos de l’humain non quantifiable qui a des sentiments et une vie qui ne peut pas se réduire à un calcul se trouve balayé par cette expression qui remet ensemble les deux dimensions.
L’explosion du fait numérique, plus en général, pousse des auteurs comme Milad Doueihi à affirmer que plus que d’humanités numériques il faudrait parler d’un véritable « humanisme numérique » (Doueihi 2011), car le numérique ne peut pas être considéré comme un simple ensemble d’outils, mais il est plutôt une culture à part entière qui change notre rapport au monde et finalement notre manière d’être humains. Dans une direction semblable va tout un pan de réflexion sur le statut de l’humain par rapport aux développements technologiques que l’on retrouve souvent regroupés sous l’étiquette de « post-humanisme », étiquette complexe et ambiguë, car elle assimile des approches profondément différentes et même souvent contradictoires.
important: l’humanisme du XV remet l’humain au centre mais pas pour un excess de confiance ou d’outrecuidance anthropocentrique, mais pour justement revenir à la modéstie de l’acceptation de la contingence de l’humanité. Au lieu que l’homme au centre de l’univers, l’homme comme seule mesure possible étant donné l’impossibilité des sytèmes . CF Garin p 13
Perché ciò di cui si lamenta da tante parti la perdita è proprio quello che gli umanisti vollero distrutto, e cioè la costruzione del- le grandi «cattedrali di idee», delle grandi sistemazioni logico-teologiche: della Filosofia che sussume ogni pro- blema, ogni ricerca al problema teologico, che organizza e chiude ogni possibilità nella trama di un ordine logico prestabilito 4 . A quella Filosofia, che viene ignorata nel- l’età dell’umanesimo come vana ed inutile, si sostituisco- no indagini concrete, definite, precise, nelle due direzio- ni delle scienze morali (etica, politica, economica, esteti- ca, logica, retorica) e delle scienze della natura