Je vais essayer de rendre plus claire cette idée avec l’exemple
concret du travail sur le projet d’édition collaborative de l’Anthologie
Palatine – que je mène depuis une dizaine d’année avec plusieurs autres
personnes.
Ce que je veux questionner c’est l’idée selon laquelle il y aurait
d’une part quelque chose de matériel – un texte inscrit, par exemple, ou
un texte prononcé à haute voix, ou inscrit dans un format ou un support
techniques particuliers – et de l’autre l’idée, le sens de cette chose
matérielle, odnt toutes les inscriptions ne seraient finalement que des
manifestations partielles. Le phénomène et le noumène en somme.
Je vais m’arrêter en particulier sur le cas spécifique de l’épigramme
et sur la question – qui semble évidemment relever de l’interprétation
et se trouver donc du côté du sens – : qu’est-ce qu’une épigramme ?
Or, dans la réalité cette question, et sa réponse, émergent dans une
série complexe d’intra-actions qui preexistent aux pôles qu’elles
finissent par relier. Car le sens de ce qu’est une épigramme émerge du
fait que concretèment on commence à agir. Qui commence à agir?
Justement, on ne peut pas savoir qui est le sujet de cette action avant
que l’action se déroule. Pensant qu’elle se déroule on commence à
identifier des personnes, des textes, des formats, des outils
techniques. Mais toutes ces “choses” ne sont initialement qu’un tout
assez floue et non défini. Car il n,y a pas encore un ou plueisurs
textes incarnés. Il n’y a pas non plus une ou plusieurs personnes, mais
des intra-actions desquelles émergent progressivement des chercheurs,
des chercheuses, des professeurs des professeures et des étudiants et
des étudiantes. Au fur et à mesure que les atcions se déroulent, ces
personnes et ces choses commencent à prendre une forme, on commence à
définir une différence entre des personnes qui font le travail considéré
plus important et celles qui font un travail moins important. On
commence à voir des textes écrits et dans ces textes on commence à voir
des formats qu’on distingue progressivement des textes.
Lesa actions continuent et à la fin il y a un fichier json avec des
chaps particuliers et ces champs et ce fichier font en sorte que de
l’autre côté se stabilise quelque chose comme une idée: une épigramme
est une entité – même le nom vient de la relation avec le json –
abstraite – car on ne lui trouve pas un correspondant en déhors de ce
json qui vient jute d’apparaître – qui possède – car comment exprimer
autrement ces relations? – des textes et ces textes sont les valeurs
d’autres champs, dans le json, mais ils sont des entités abstraites dans
le modèle idéale et interpétatif qui vient de se former.
Seulement quand on décide de regarder ce processus comme s’il était
arrêté on peut définir les diffférents pôles qui ont interagit. Car ces
pôles ne sont pas les sujets de l’interaction, en réalité: ils en sont
le résultats.
L’interpétation est donc cet ensemble d,mactions sans frontières et
délimitations précises. Le sens n’a rien d’humain, car il n,y avait pas
encore d’humain pensant qu’il émergait. Les humains sont le contre-coup
de la prduction de sens
Et considératon éthiques: qui a pris quel rôle et pourquoi? Quels
sont les intra-actoins qui ont fait cristalliser un jugement de valeur
particulier?
Ce processus est difficile à décrire car le langage pour le décrire
est aussi un résultat du processus. On le décrit toujours
après-coup.
Qui lit les épigrammes donc?
Il n’y a pas de lecteur, il n’y a pas d’acteur hermeneutique. Le sens
émerge dans le processus et avec lui et par après-coup, les acteurs qui
semblent en etre les producteurs et qui en sont, au contraire, les
productions.