Éditorialisation: comprendre la réalité numérique
Marcello Vitali-Rosati
Le rêve du savoir total
De la bibliothèque d'Alexandrie au projet encyclopédique
Un savoir architectural
Knowledge design
Jeffrey Schnapp
Architecture de la connaissance
Manuel Zacklad
Architecture de l'information
Richard Saul Wurman
Memex
- miniaturisation des documents
- réalisation progressive de l'arcitecture des connaissances
-
Cette architecture grâce à la progressive miniaturisation des documents - d'abord avec les microfilms, ensuite avec les supports électroniques - pourrait s'actualiser dans l'espace d'un grand bureau - comme le Memex de Vannevar Bush en 1945 - et finalement dans un téléphone portable.
Le web
- quantité de documents
- accessibilité
- HTML HTTP - organisation cohérente totale
Le projet de Tim Berners-Lee, par la quantité gigantesque des documents qu'il accueille aussi que par la complexité de sa structure architecturale qui permet une organisation organique d'un nombre potentiellement illimité de connaissances semble être la réalisation du rêve du savoir absolu. Le web est la bibliothèque exhaustive, où tout peut être trouvé et surtout où tous les contenus sont organisés dans un réseaux organique et cohérent grâce à un langage de balisage universel - le HTML - et à un protocol standardisé d'échange de donnés - le HTTP.
Architecture comme métaphore?
- Métaphore?
- Allégorie?
- organiser l'espace DU SAVOIR pas l'espace lui-même
- Aspiration à l'homothétie, mais il y a une rupture
Mais jusqu'ici celle de l'architecture n'est qu'une métaphore, ou alors, comme dans le frontispice de l'encyclopédie, une allégorie: il s'agit d'organiser et de structurer le temple de la connaissance. Cette métaphore nous renvoie à une rupture claire entre deux champs différents: celui de l'épistémologie et celui de l'ontologie. L'architecture de la connaissance - qu'elle se manifeste sous la forme du projet de la bibliothèque universelle ou de l'encyclopédie, qu'elle se définisse comme une knowledge design ou comme une architecture de l'information - vise à organiser l'espace du savoir. Cet espace est - ou aspire à être - homothétique par rapport au monde réel, mais il reste quand même séparé de ce dernier. Nous organisons ce que nous savons sur le monde.
Peut-on aller au delà de cette rupture entre épistémologie et ontologie? Est-ce possible de sortir de la métaphore?
La théorie de l'éditorialisation
Un travail d'équipe
Bachimont, Gac, Merzeau, Sauret, Sinatra, Valluy, Vitali-Rosati, Wormser...
2016: Une définition
L'éditorialisation désigne l'ensemble des dynamiques qui produisent et structurent l'espace numérique. Ces dynamiques sont les interactions des actions individuelles et collectives avec un environnement numérique particulier.
Vitali-Rosati, Qu'est-ce que l'éditorialisation? , Sens public 2016
Éditorialisation du monde
Fusion entre savoir et réel
- Centralité de l'espace
- Espace numérique = notre espace
- Éditorialisation du monde (et non des contenus)
- centralité de la cartographie
- nous habitons le monde cartographié
Ce terme est de plus en plus employé par la communauté scientifique francophone pour faire référence à la production et circulation des contenus dans les environnements numériques, mais il est parfois difficile de saisir la signification exacte que les chercheurs lui attribuent.
Selon une première acception – plutôt restreinte – l'éditorialisation vient désigner l'ensemble des appareils techniques (le réseau, les serveurs, les plateformes, les CMS, les algorithmes des moteurs de recherche), des structures (l’hypertexte, le multimédia, les métadonnées) et des pratiques (l’annotation, les commentaires, les recommandations via les réseaux sociaux) qui permet de produire et d’organiser un contenu sur le web. En d'autres termes, l’éditorialisation est une instance de mise en forme et de structuration d’un contenu dans un environnement numérique. En ce sens, on dira que l'éditorialisation qualifie ce que devient l'édition sous l'influence des technologies numériques.
Cette première définition comprend cependant un inconvénient majeur: elle néglige la progressive fusion entre le paradigme épistémologique et le paradigme ontologique. Dans cette première définition, l'éditorialisation reste une sorte d'architecture des connaissances - le knowledge design de Schnapp.
Le changement de paradigme remet la notion d'espace a centre et impose de penser l'éditorialisation comme un véritable - et non métaphorique - acte architectural. L'éditorialisation vient alors désigner l'ensemble des dynamiques – soit les interactions des actions individuelles et collectives avec un environnement numérique particulier – qui produisent et structurent l'espace dans lequel nous vivons.
En d'autres mots, encore une fois, nous n'éditorialisons pas des contenus ou des informations à propos du monde, nous éditorialisons le monde lui-même. L'éditorialisation est une architecture de l'être, une ontotecture. L'éditorialisation explique la fin de la différence entre cartes et territoire.
Un espace fait d'écriture
Non nécessairement texte, mais écriture, inscription
Éditorialisation et intentionalité
- Algorithmes et êtres humains ne font qu'1
- comme enonciation éditoriale: le support parle aussi, il dit des choses
Une histoire millénaire
- continuité: éditorialisation et monde prénumérique : souchier: il faut comprendre la continuité et ne pas se faire saisir par le discours des oppositions (liquide vs statique, lecteur vs ecrivain vs dialogue interactif etc.)
- espace num en continuité avec espace non num
- continuité de tradition
Merci