Paralittératures

FRA2284

Marcello Vitali-Rosati

Para-littérature-s

  • Para
    • παρά: à coté de, en marge
    • Para-normal, para-taxe, para-médical
    • Jugement de valeur?
  • Littérature
    • Qu'est-ce que LA littérature?
    • Avec un L majuscule? Au singulier?
    • Jugement de valeur?
  • S
    • Référé à la paralittérature ou à la littérature?
    • Quel est le sens du pluriel?
    • Jugement de valeur?

Points théoriques importants

  • Littérature: définition descriptive ou préscriptive
    • Ce que la littérature est (hasard).
    • Ce que la littérature devrait être (qualité).
  • Institutionnalisation
  • Intermédialité. Médias et porosité: est-ce possible d'identifier un média?
  • Approches différentes à la littérature selon les époques (structuralisme)

Para, donc?

  • Parce qu'il y aurait une littérature avec le L majuscule
  • Classiques vs. œuvres mineures
    • Sainte Beuve (1850): "Auteur ancien, déjà consacré dans l'admiration et qui fait autorité en son genre"
    • Todorof: Littérature qui met en question les genres
  • La littérature qui n'a rien d'innovant serait une littérature de série B
  • Littérature de masse, littérature populaire, littérature de genre: commerciale

Des exemples?

  • L'Iliade et l'Odyssée?
  • La divine comédie de Dante?
  • Les romans de Balzac?
  • Madame Bovary de Flaubert?

PARADOXE!

Calendrier

  • 8 janvier - Introduction 1, Qu'est-ce que la paralittérature?
  • 15 janvier - Introduction 2 Les genres littéraires et d'autres questions théoriques
  • 22 janvier - Littérature gothique - The turn of the screw
  • 29 janvier - Science fiction - Barjavel
  • 5 février - Littérature érotique et fan fiction - 50 Shades of Grey
  • 12 février - Littérature pour enfants - Pinocchio
  • 19 février - Michael Sinatra sur la BD Salomé et les hommes en noir
  • 26 février - Examen sur table
  • 11 mars - Servanne Monjour - Photoroman
  • 18 mars- Jean-François Thérriault - Soléa
  • 1 avril - Littérature fantastique, Tolkien
  • 8 avril - Littérature numérique - Le tiers livre
  • 15 avril - Littérature numérique - Victoria Welby (Cécile Portier)
  • 22 avril - Examen final sur table

Corpus (livres entiers)

  • James, Henry. The Turn of the Screw. Ulverscroft, Leicester 2014.
  • Barjavel, René, Ravage, Gallimard, Paris 1972.
  • Collodi, Carlo, Les Aventures de Pinocchio, Gallimard, Paris 2003.
  • Amiraux, Valérie. et Desharnais, Francis, Salomé et les hommes en noir, BAYARD CANADA 2015
  • Izzo, Jean-Claude. Solea. Gallimard, Paris 1998.
  • Tolkien, J. R. R. The Hobbit, Or, There and Back Again, Houghton Mifflin, Boston 1966..

Rendus

  • Partiel: examen sur table 26 février (40%)
    • Questions sur les sujets traités
    • Questions ouvertes, réponses courtes (10-20 lignes)
    • Notation: pertinence et clarté de la réponse, langue
  • Examen final (60%)
    • Questions sur les sujets traités
    • Questions ouvertes, réponses courtes (10-20 lignes)
    • Analyse d'un court texte
    • Notation: pertinence et clarté de la réponse, langue

Genres

  • Modèle d'attente et de reconnaissance
    • Attente: ce que je sais AVANT (désir)
    • Reconnaissance: ce que je comprends APRÈS (plaisir)
  • Comment créer l'attente? Comment garantir la reconnaissance?
  • Peut-on ne pas respecter les attentes?

Genres

  • Caractéristiques communes à des œuvres différentes
  • Aspects communs ET variables
  • Comment les identifier?

Conventions

  • Conventions régulatrices (exemple : sonnet)
  • Conventions de tradition (exemple : le roman)
  • Forme (types de poésie - prose...)
  • Contenu
  • Définition prescriptive
  • Définition descriptive

Aristote

  • Approche prescriptive: ce qu'une œuvre doit être
  • Classement des œuvres selon les moyens, les objets et les modes

Aristote - Poétique

  • Nous allons parler et de la poétique elle-même et de ses espèces ; dire quel est le rôle de chacune d'elles et comment on doit constituer les fables pour que la poésie soit bonne ; puis quel est le nombre, quelle est la nature des parties qui la composent : nous traiterons pareillement des autres questions qui se rattachent au même art, et cela, en commençant d'abord par les premières dans l'ordre naturel. II. L'épopée, la poésie tragique, la comédie, la poésie dithyrambique, l'aulétique, la citharistique, en majeure partie se trouvent être toutes, au résumé, des imitations. Seulement, elles diffèrent entre elles par trois points. Leurs éléments d'imitation sont autres ; autres les objets imités, autres enfin les procédés et la manière dont on imite.
  • Περὶ ποιητικῆς αὐτῆς τε καὶ τῶν εἰδῶν αὐτῆς, ἥν τινα δύναμιν ἕκαστον ἔχει, καὶ πῶς δεῖ συνίστασθαι τοὺς μύθους [10] εἰ μέλλει καλῶς ἕξειν ἡ ποίησις, ἔτι δὲ ἐκ πόσων καὶ ποίων ἐστὶ μορίων, ὁμοίως δὲ καὶ περὶ τῶν ἄλλων ὅσα τῆς αὐτῆς ἐστι μεθόδου, λέγωμεν ἀρξάμενοι κατὰ φύσιν πρῶτον ἀπὸ τῶν πρώτων. Ἐποποιία δὴ καὶ ἡ τῆς τραγῳδίας ποίησις ἔτι δὲ κωμῳδία καὶ ἡ διθυραμβοποιητικὴ καὶ τῆς [15] αὐλητικῆς ἡ πλείστη καὶ κιθαριστικῆς πᾶσαι τυγχάνουσιν οὖσαι μιμήσεις τὸ σύνολον· διαφέρουσι δὲ ἀλλήλων τρισίν, ἢ γὰρ τῷ ἐν ἑτέροις μιμεῖσθαι ἢ τῷ ἕτερα ἢ τῷ ἑτέρως καὶ μὴ τὸν αὐτὸν τρόπον.

Aristote

  • Moyens: rythme, musique, mètre
  • Objets: noble ou bas
  • Modes: narration ou représentation
  • Hiérarchie ! (Tragédie/épopée vs comédie/parodie)
  • La triade: épique, dramatique et lyrique

Romantisme

  • Unicité de l'œuvre d'art
  • Fin du caractère prescriptif des genres
  • Triade: thèse, antithèse et synthèse (subjectif, objectif et subjectif/objectif)
  • Hiérarchie ?

Genre et contenu

De quoi ça parle?

  • Science-fiction
  • Meurtres
  • Phantômes
  • Amour/sexe
  • Monde régi par des règles autres
  • Mais aussi: sport, cuisine, université...

Genre et contenu

Quels modèles?

  • Une structure formelle (longueur, format...) - Todorof - Aspect verbal
  • Une structure narrative - Todorof - Aspect syntactique (relations de temps, espace...)
  • Des thèmes - Todorof - Aspect sémantique
  • Peut-on identifier précisément ces structures?

Importance de la réception

  • Horizon d'attente
  • Contexte et possibilité de compréhension
  • Possibilité du désir
  • Possibilité de l'achat - modèle économique !
Pour le sens commun sur la littérature, les genres existent ; la littérature est faite de genres ; les oeuvres se rangent dans des genres, comme à la FNAC Pour la théorie littéraire en revanche, c'est-à-dire pour les formalismes qui ont dominé le XX ème. siècle, depuis le formalisme russe jusqu'au structuralisme, les genres littéraires n'ont pas de pertinence ; seuls comptent le texte et la littérarité.

Valeur et genre

  • Résistance au modèle économique
  • Idée romantique de l'unicité de l'œuvre
  • Restes du classement hiérarchique d'Aristote
Tout ce qui correspond exactement à un genre, sans aucun trait de nouveauté est paralittéraire

Henry James

  • New York 1843 - Londre 1916
  • Portrait de femme (The Portrait of a Lady) feuilleton 1880-1881
  • Washington Square feuilleton 1880
  • The Turn of the Screw - nouvelle - 1898

Romans gothiques

1760-1820

  • Horace Walpole, The Castle of Otranto, 1764
  • Ann Radcliffe, 1794 The Mysteries of Udolpho
  • Claire Bampton and Mary Shelley, 1818 Frankenstein
  • Thématiques anti-lumière
  • Romantisme critique
  • Moyen-Âge, châteaux, ruines, irrationalité
  • Religion (critique)
  • Rôle de la femme (moralement supérieure mais sans pouvoir)

Romans gothiques

1820-1865

  • Réalisme
  • Tabous sexuels
  • Vampires
  • Charlotte Brontë, Jane Eyre - 1847 (réalisme gothique)
  • Emily Brontë's Wuthering Heights (1847)
  • James Malcolm Rymer and Thomas Peckett Prest Varney the Vampire 1845-1847
  • Poe, Gordon Pym - 1838

Romans gothiques

1865-1900

  • Fantômes
  • Folie
  • Identité
  • Todorov: étrange, fantastique et merveilleux
  • Wilde - The Picture of Dorian Gray - 1890
  • Stevenson, Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde - 1886
  • James, The Turn of the Screw - 1898

The Turn of the Screw

Encadrement métadiégétique

  • Bien que l’histoire nous eût tenus haletants autour du feu, en dehors de la remarque – trop évidente – qu’elle était sinistre, ainsi que le doit être essentiellement toute étrange histoire ra- contée la nuit de Noël dans une vieille maison, je ne me rappelle aucun commentaire jusqu’à ce que quelqu’un hasardât que c’était, à sa connaissance, le seul cas où pareille épreuve eût été subie par un enfant. Dans le cas en question (je le dis en pas- sant), il s’agissait d’une apparition dans une vieille maison sem- blable à celle où nous nous trouvions rassemblés, apparition, d’une horrible espèce, à un petit garçon qui couchait dans la chambre de sa mère. Pris de terreur, il la réveillait ; et la mère, avant d’avoir pu dissiper la terreur de l’enfant et le rendormir, se trouvait tout à coup, elle aussi, face à face avec le spectacle qui l’avait bouleversé.
  • « Je reconnais bien – pour ce qui est du fantôme de Griffin ou tout ce que vous voudrez que ce soit – que le fait d’apparaître d’abord à un petit garçon d’un âge si tendre ajoute à l’histoire un trait particulier. Mais ce n’est pas, à ma connaissance, la première fois qu’un exemple de ce genre délicieux s’applique à un enfant. Si cet enfant donne un tour de vis de plus à votre émotion, que direz-vous de deux enfants ? – Nous dirons, bien entendu, s’écria quelqu’un, que deux enfants donnent deux tours... et que nous voulons savoir ce qui leur est arrivé. »
  • « Il n’y a jusqu’ici que moi qui l’aie jamais su. C’est par trop horrible. »
  • « Comme horreur. Comme horreur – horrible ! – Oh ! c’est délicieux ! » s’écria une femme. Il ne parut pas entendre. Il me regardait, mais comme s’il voyait à ma place ce dont il parlait.
  • Nous écoutions tous maintenant et, naturellement, il se trouva quelqu’un pour faire le plaisantin, ou, du moins, tirer de ces phrases l’inévitable conséquence. Mais s’il écarta la consé- quence sans sourire, il ne montra non plus aucune irritation.
  • – De qui était-elle amoureuse ? – L’histoire vous le dira, me risquai-je à répondre. – Oh ! je ne peux pas attendre l’histoire ! – Et l’histoire ne le dira pas, repris Douglas. Du moins, d’une façon littérale et vulgaire.
  • Mais, en dépit – ou peut-être justement à cause – de la diffusion subséquente de ce renseignement, nous laissâmes Douglas absolument tranquille jusqu’après le dîner, en somme jusqu’à l’heure qui s’accordait le mieux au genre d’émotion que nous recherchions.

The Turn of the Screw

Encadrement métadiégétique

  • Pour la comprendre, il fallait savoir comment sa vieille amie, l’institutrice de sa sœur, y avait été mêlée. La plus jeune fille d’un pauvre pasteur de campagne, elle débutait dans l’enseignement à vingt ans, quand elle se décida, un beau jour, à se rendre en toute hâte à Londres, sur la demande de l’auteur d’une annonce à laquelle elle avait déjà brièvement répondu.
  • Les enfants avaient eu tout d’abord auprès d’eux une jeune fille qu’ils avaient eu le malheur de perdre. C’était une personne des plus recommandables, – elle avait fait admirablement l’affaire jusqu’à sa mort, dont le grand contretemps, justement, n’avait pas laissé d’autre alternative que de mettre le petit Miles au collège. À partir de ce moment, Mrs Grose avait fait de son mieux pour veiller aux bonnes manières de Flora et ne la laisser manquer de rien. En outre il y avait une cuisinière, une femme de chambre, une fille de ferme, un vieux poney, un vieux palefrenier et un vieux jardinier, tout cela éminemment recommandable.
  • « La morale de tout ceci est que le beau jeune homme exerçait une séduction irrésistible, à laquelle elle succomba. »
  • « Elle ne le vit que deux fois. – Oui, mais c’est justement ce qui fait la beauté de la passion. » M’entendant parler ainsi, Douglas, à mon léger étonnement, se retourna vers moi : « Oui, c’est ce qui en fit la beauté. D’autres, continua-t-il, n’y avaient pas succombé. Il lui déclara franchement les diffi- cultés qu’il éprouvait dans sa recherche ; à plusieurs candidates, les conditions avaient paru impossibles : elles en semblaient effrayées, en quelque sorte ; et encore davantage, quand on ap- prenait la principale condition.

The Turn of the Screw - récit 1

  • Cette petite fille, qui accompagnait Mrs. Grose, me frappa sur-le-champ comme une créature tellement exquise que c’était un véritable bonheur d’avoir à s’occuper d’elle. Jamais je n’avais vu plus bel enfant, et, plus tard, je me demandai com- ment il se faisait que mon patron ne m’en eût pas parlé.
  • Mais c’était un réconfort de penser qu’aucun malaise ne pouvait surgir de cette vision béatifique qu’était l’image ra- dieuse de ma petite fille, vision dont l’angélique beauté était, plus que tout le reste probablement, la cause de cette agitation
  • Un moment, j’avais cru reconnaître, faible et dans l’éloignement, un cri d’enfant ; à un autre, j’avais tressailli pres- que inconsciemment, comme au bruit d’un pas léger qui se se- rait fait entendre devant ma porte.
  • – Vous allez être « emballée » par le petit monsieur. – Il me semble vraiment que je ne suis venue ici que pour cela... pour « m’emballer » sur tout. Je crois cependant recon- naître, ajoutais-je, comme malgré moi, que je m’emballe un peu trop facilement. À Londres, aussi, je me suis emballée ! »
  • Non : c’était une grande maison vieille et laide, mais commode, qui avait conservé quelques parties d’une construction plus an- cienne, à demi détruite, à demi utilisée. Notre petit groupe m’y apparaissait presque aussi perdu qu’une poignée de passagers sur un grand vaisseau à la dérive. Et c’était moi qui tenais le gouvernail !

The Turn of the Screw - récit 2

  • un incident survenu le second soir, m’avait profondément déconcertée.
  • « Ces choses-là ne sont pas faites pour moi, mademoi- selle... »
  • « Je conclus, n’est-ce pas, d’après ce que vous m’avez dit ce matin, que vous ne l’avez jamais vu se mal conduire ? » Elle rejeta la tête en arrière : manifestement, elle avait, à cette heure, pris le parti de se composer une attitude. « Oh ! ... jamais vu... ! je ne prétends pas cela ! » De nouveau, je me sentis extrêmement troublée. « Alors, vous l’avez vu ?... – Mais oui, mademoiselle, Dieu merci ! » Après réflexion, je ne protestai point contre cette réponse. « Vous voulez dire qu’un garçon qui, jamais... – Ce n’est pas ce que j’appelle un garçon. » Je la serrai de plus près.
  • – De contaminer ? Ce grand mot l’égarait : je le lui expliquai. – De corrompre, veux-je dire. »
  • – Pour cela oui, dit Mrs. Grose. C’était ce qu’il recherchait chez tout le monde. » À peine eut-elle prononcé ces mots qu’elle tenta de les rat- traper. « Je veux dire que tel est son goût, – le goût de notre maî- tre. » J’étais saisie. « Mais de qui parliez-vous alors, tout à l’heure ? »

The Turn of the Screw - récit 3

  • Ce fut, un jour, au beau milieu de mon heure de récréa- tion ; les enfants étaient bordés dans leurs lits, et j’étais sortie faire mon tour. L’une des pensées qui m’accompagnaient dans ces flâneries – je ne rougis nullement de le dire aujourd’hui – était que ce serait charmant, aussi charmant qu’un roman, de rencontrer subitement quelqu’un.
  • Il était là ! mais très haut, au-delà de la pelouse, au sommet de la tour où m’avait conduite la petite Flora, le premier matin.
  • Elle produisit en moi, cette figure, dans le clair crépuscule, je m’en souviens, deux vagues d’émotion bien distinctes. En somme, elles ne fu- rent que le sursaut qui suivit ma première, puis ma seconde surprise. La seconde fut la perception violente de l’erreur de la première. L’homme que je voyais n’était pas la personne que j’avais précipitamment cru devoir être là. J’en éprouvai un bou- leversement de mes facultés visuelles, tel qu’après tant d’années écoulées je ne puis en trouver l’équivalent. Un homme inconnu, dans un lieu solitaire, constitue, on l’admettra, un objet propre à effrayer une jeune personne élevée dans le sein de sa famille, et la figure qui se dressait devant moi – quelques secondes suffi- rent à m’en assurer – ressemblait aussi peu à toute autre per- sonne de ma connaissance qu’à celle dont l’image remplissait mon esprit. Je ne l’avais pas vue à Harley Street, je ne l’avais vue nulle part. De plus, le lieu même, de la façon la plus étrange du monde, s’était transformé, en un instant et par le fait de l’apparition, en une solitude absolue. Et pour moi, tout au moins, – pour moi qui m’applique à recomposer mes impressions d’alors avec une réflexion délibérée que je n’y ai encore jamais apportée, – la sensation de ce jour-là me revient tout entière. C’était, – tandis que je m’imprégnais avidement de tout ce que mes sens pouvaient saisir, – c’était comme si tout le reste de la scène eût été frappé de mort.

The Turn of the Screw - récit 4

  • Y avait-il un secret à Bly ? Un mystère d’Udolphe, ou quelque parent aliéné, ou scandaleux séquestré dans une cachette in- soupçonnée ?
  • Une seule conclusion raisonnable s'imposait : quelqu'un avait pris, ici, une liberté presque monstrueuse.
  • Quelque voyageur sans scrupule, curieux de vieilles bâtisses, avait péné- tré ici, inaperçu, était monté jouir de la vue, de l'endroit le plus favorable, et reparti comme il était venu.
  • Un seul pas dans la chambre me suffit : la vision fut instantanée, tout y était. La personne qui regardait droit dans la pièce était celle qui m'était déjà apparue.
  • ce n'était pas pour moi qu'il était là, il y était venu pour quelqu'un d'autre.
  • je me demandais pourquoi, elle aussi, était boule- versée. (Mrs Grose)

The Turn of the Screw - récit 5

  • – Un homme extraordinaire qui regardait. – Quel homme extraordinaire ?
  • – Il ne porte pas de chapeau. – Et voyant à sa figure, que déjà, à ceci, elle reconnaissait, avec une émotion croissante, un signe caractéristique, j'ajoutai rapidement au portrait touche après touche : – Il a les cheveux roux, frisés serrés, et un visage pâle, d'une coupe allongée, avec des traits réguliers et droits, et de petits favoris assez bizarres, roux comme ses cheveux. Les sourcils sont un peu plus foncés : ils sont particulièrement ar- qués et paraissent très mobiles. Les yeux sont pénétrants, étranges, horriblement étranges. Mais tout ce que je puis affir- mer, c'est qu'ils sont plutôt petits et très fixes. Sa bouche est grande et ses lèvres minces, et, à l'exception des petits favoris, il est entièrement rasé. Il me donne un peu l'impression de res- sembler à un acteur.
  • « Vous le connaissez donc ? » Elle défaillit – une seconde seulement. « Quint ! s'écria-t-elle. – Quint ? – Peter Quint. Son propre domestique, son valet de cham- bre, quand il était ici.
  • « Il partit aussi, finit-elle par me dire. – Pour aller où ? » À ces mots, son expression devint tout à fait extraordinaire. « Dieu sait où ! Il est mort. – Il est mort ! »

The Turn of the Screw - récit 6

  • Cependant, sans para- ître douter de ma raison, elle accepta la vérité, telle que je la lui affirmais, et, finalement, elle me témoigna, en cette circons- tance, une tendresse mêlée de crainte, une déférence envers mon douteux privilège
  • – Il cherchait le petit Miles. – Une lumière prodigieuse m'inondait. – Voilà ce qu'il cherchait. – Mais comment le savez-vous ? – Je le sais, je le sais, je le sais ! – Mon exaltation croissait. – Et vous le savez aussi, ma chère ! »
  • – Oh ! pas « lui ! » déclara Mrs. Grose avec intention. C'était le genre de Quint... de jouer avec lui... je veux dire, de le gâter. – Elle se tut, un instant, puis ajouta : – Quint prenait trop de libertés. » À ces mots, évoquant subitement une vision de son visage, – de quel visage ! – j'éprouvai une nausée de dégoût.
  • « Ainsi, vous m'assurez – c'est d'une très grande impor- tance – que sa conduite était indiscutablement mauvaise, et que c'était une chose admise ? – Oh ! ce n'était pas une chose admise. Moi, je savais... mais pas notre maître. – Et vous ne l'en avez jamais informé ?

The Turn of the Screw - récit 6

  • Pour que je m'assurasse de l'identité positive de l'appari- tion, il aurait fallu que l'heure de l'action eût sonné à la pauvre horloge de mon courage ; en attendant, avec un effort qui me coûta déjà beaucoup, je transférai mon regard sur la petite Flo- ra, qui, à ce moment, jouait à dix mètres de moi. Un instant, mon cœur cessa de battre, de terreur et d'anxiété, tandis que je me demandais si elle aussi voyait quelque chose ; et je retenais mon souffle, attendant ce qu'un cri, ce qu'un signe naïf et subit, soit de surprise, soit d'alarme, allait me révéler. J'attendis : mais rien ne vint ; puis – et il y a là, je le sens, quelque chose de plus sinistre que dans tout le reste – je fus envahie tout d'abord par le sentiment que, depuis une minute, elle était tombée dans un silence absolu ; j'observai ensuite que, depuis une minute éga- lement, elle avait, dans son jeu, tourné le dos à l'étang. Quand je me décidai enfin à lever les yeux sur elle, avec la conviction as- surée que nous étions toujours, toutes deux, soumises à une ob- servation directe et personnelle, voici qu'elle était exactement sa posture : elle avait ramassé un petit bout de bois plat, percé d'un petit trou, qui lui avait évidemment suggéré l'idée d'y enfoncer un autre fragment simulant un mât, et pouvant ainsi lui servir de bateau.

The Turn of the Screw - récit 7

  • « Ils savent ! c'est monstrueux ! ils savent ! ils savent ! – Et que savent-ils, pour l'amour de Dieu... ? »
  • « Elle vous l'a dit ? murmura-t-elle, suffoquée. – Pas un mot. C'est cela qui en fait l'horreur. Elle a gardé cela pour elle. Un enfant de huit ans, cette enfant ! »
  • – J'étais là, j'ai vu, de mes yeux. J'ai vu qu'elle se rendait parfaitement compte... – Vous voulez dire de sa présence à lui ? – Non : de sa présence à elle. »
  • – Elle arriva ? Comment, et d'où cela ? – De là d'où ils viennent ! Elle apparut tout simplement, et se tint debout, mais pas tout près.0
  • – C'est ma devancière, celle qui est morte. – Miss Jessel ?
  • – Non, non, il y a là des abîmes, des abîmes !
  • – Ce que je crains, c'est que la petite soit capable de garder cela pour elle –
  • – Peut-être cela lui plaît-il ? – De telles choses, lui plaire, à ce bout d'enfant ?
  • « Oui, vraiment belle, insistai-je, étonnamment belle. Mais infâme. » Elle s'approcha lentement de moi. « Miss Jessel... était infâme. »
  • « Il faut me le dire maintenant. De quoi est-elle morte ? Al- lons, il y avait quelque chose entre eux. – Il y avait... tout. – En dépit de la différence ?... – De leurs classes, oui, de leurs conditions. – Elle en faisait douloureusement l'aveu. – Elle était, elle, une dame. »

The Turn of the Screw - récit 9

  • Je tremblais qu'ils ne s'aperçussent combien plus immensément intéressants ils étaient devenus.
  • En poursuivant le récit de ce que je vis de hideux à Bly, non seulement je mets à l'épreuve les plus gé- néreuses confiances, – de cela je me soucie peu, – mais (et ceci est autre chose) je renouvelle mon ancienne souffrance ;
  • Il y avait à Bly une chambre entière remplie de vieux livres, parmi lesquels se trouvaient quelques romans du dix-huitième siècle. Assez célèbres pour que leur mauvaise ré- putation ne pût plus être mise en doute, ils ne l'étaient pas assez cependant pour avoir pénétré, fût-ce sous la forme d'un exem- plaire dépareillé, jusqu'à mon foyer écarté. Ils avaient excité en moi une curiosité inavouée et juvénile.
  • Seul, le mortel silence de ce long regard, si pro- che, que nous fixions l'un sur l'autre, donnait à toute cette hor- reur, si monstrueuse qu'elle fût, son unique touche de surnatu- rel.

The Turn of the Screw - récit 12

  • dans leur conte de fées, ils s'enfoncent dans la vision de ces morts qui reviennent à eux.
  • – Mais toutes celles qui m'ont enchantée, fascinée, – et ce- pendant, au fond, – je le vois si étrangement à présent, – qui m'avaient mystifiée et troublée. Leur beauté plus qu'humaine, leur sagesse absolument anormale... Tout cela n'est que jeu, continuai-je, c'est une manière d'être, une affectation et une fraude !
  • – Pour l'amour du mal qu'en ces jours terribles le couple leur a inculqué ; leur insuffler encore et toujours ce mal, soute- nir et poursuivre leur œuvre démoniaque, voilà ce qui ramène les autres ici.

The Turn of the Screw - récit 13-14

  • À certains moments, quand nous étions ensemble, j'aurais pu jurer que, littéralement, – en ma présence, mais sans que j'en eusse la sensation directe, – ils recevaient des visiteurs qu'ils connaissaient et accueillaient cordialement.
  • Tandis que les syllabes mouraient sur mes lèvres, je me di- sais que j'allais peut-être les aider à se former une image in- fâme, si, en les prononçant, ces noms hideux, je violais l'instinc- tive délicatesse la plus rare que jamais sans doute eût connue salle d'études. Quand je me disais : « Eux ont assez de tact pour se taire, et toi, avec toute la confiance qu'on te témoigne, assez de vilenie pour vouloir parler », je me sentais devenir écarlate, et je me couvrais la figure de mes mains.
  • « Mon oncle pense-t-il ce que vous pensez ? » Je pris un temps bien marqué. « Comment savez-vous ce que je pense ? – Ah ! bien sûr, je ne le sais pas : car je m'aperçois mainte- nant que vous ne me le dites jamais. Mais je veux dire : le sait- il ? – Sait-il quoi, Miles ? – Eh bien, ce que je fais. »

The Turn of the Screw - récit 19-20

  • – Elle n'est pas seule et, à de tels instants, elle n'est pas une enfant : elle est une vieille, très vieille femme. »
  • « Où, mon amour, est miss Jessel ? »
  • « Est-il possible d'avoir une si horrible disposition, mademoiselle ! Mais où voyez-vous la moindre chose ? »

The Turn of the Screw - aspects importants

  • Entre rationalité et irrationalité
  • Entre dit et non dit (pudeur, honte)
  • Responsabilité et rôle de la femme
  • Enfant ange vs perverse polymorphe
  • Caractéristiques gothiques (vielle maison, tours, escaliers... fantômes, inscription dans le genre, peur et suspense,

René Barjavel

  • Nyons 1911 - Paris 1985
  • Pionier de la science fiction en France
  • 1943 : Ravage
  • 1944 : Le Voyageur imprudent
  • Anticipation ou science-fiction?
  • Dystopie et critique de la technique

Science-fiction

  • Moment de explosion de découvertes scientifiques (électricité, industrialisation, Darwin 1859...)
  • Mary Wollstonecraft Shelley (1797-1851) - Frankenstein (1818)
  • Jules Gabriel Verne (1828-1905)- Vingt mille lieues sous les mers (1870)
  • Herbert George Wells 1866-1946 - The Time Machine (1895)
  • Isaac Asimov 1920-1992
  • Phil Dick (1928-1982), William Ford Gibson (1948-)

Caractéristiques

  • Explication scientifique du monde
  • Progrès
  • Anticipation
  • Téléologie ou dystopie
  • Homme-machine/nature-technique
  • Espace
  • Critique sociale

Ravage

  • Représentation du futur
  • Contraste homme-machine et nature-technique
  • Technique et perte de contrôle
  • Vitesse vs humanité
  • Dystopie
  • Rationalité et excès de raison
  • Authenticité du passé, nostalgie
  • Amour comme constante au delà de l'histoire et du développement technique
  • Critique sociale - tendances réactionnaires de Barjavel
  • Société idéale ?

Représentation du futur

Des vibreurs corpusculaires entretenaient dans la salle des parfums alternés de la menthe et du citron.

Au plafond, le tableau lumineux indiquait, en teintes discrètes, les heures des départs. Pour Paris, des automotrices partaient toutes les cinq minutes. François savait qu’il lui faudrait à peine plus d’une heure pour atteindre la capitale.

Représentation du futur

Les chiffres lumineux touchaient ses cheveux d’un reflet vert d’eau, et rappelaient aux voyageurs distraits que cette journée du 3 juin 2052 approchait de sept heures du soir, et que la lune allait changer.

Une automotrice à suspension aérienne entra

Représentation du futur

Les studios de Radio-300 étaient installés au 96e étage de la Ville Radieuse, une des quatre Villes Hautes construites par Le Cornemusier pour décongestionner Paris. La Ville Radieuse se dressait sur l’emplacement de l’ancien quartier du Haut- Vaugirard, la Ville Rouge sur l’ancien Bois de Boulogne, la Ville Azur sur l’ancien Bois de Vincennes, et la Ville d’Or sur la Butte-Montmartre.

Représentation du futur

Le mur devint translucide, transparent, aérien, disparut. Un parfum de foin coupé envahit la pièce. Une perspective de jardins à la française s’étendit jusqu’à l’horizon. C’était le parc de Versailles, dont l’architecture séculaire s’ornait des cent vingt-sept statues de douze mètres de haut nouvellement installées parmi ses arbres taillés et ses allées.

François sourit en pensant qu’il lui aurait fallu encore près de dix ans d’études pour obtenir le diplôme de suringénieur, et le droit de dire dodo et dada...

Contraste homme-machine et nature-technique

Cependant, pour éviter que les salles de café ne prissent un air de maisons abandonnées, pour leur conserver une âme, les limonadiers avaient gardé les caissières.

l’oxygène liquide parfumé à des senteurs champêtres.

— La Nature est en train de tout remettre en ordre, dit-il.

Contraste homme-machine et nature-technique

— Je suis brisé, je n’en puis plus. Je n’ai pas pu retenir la pauvre Régina. Je n’aurais pas dû accepter de vous aider. Je ne suis pas fort. Je n’ai pas l’habitude...

Il jugea de l’heure comme pendant ses séjours à la ferme : à la hauteur du soleil. Il ne devait pas être plus de neuf heures. Il lui semblait pourtant s’être mis en route depuis une demi- journée.

Je sais que ce n’est pas drôle de tuer des gens sans défense, mais nous devons, avant tout, songer à assurer notre propre sécurité.

Technique et perte de contrôle

Quelques mois auparavant, elle avait fait la preuve de ses qualités. Entre Paris et Berlin, un wagon se décrocha dans un virage, percuta une usine, abattit cinq murs, rebondit et se planta, la pointe en l’air, dans un toit. Les voyageurs qu’on en retira ne possédaient plus un os entier. Quelques-uns en réchappèrent, se firent mettre des os en plastec.

Technique et perte de contrôle

« Régina Vox ! répondit l’appareil. Régina Vox, le monde entier vous attend, le monde entier est à l’écoute. Des millions d’hommes vous regardent, attendent votre voix miraculeuse. Régina Vox, chantez ! » Les lèvres s’entrouvrirent, découvrirent des dents parfaites. François crispa ses mains sur les bras du fauteuil. Le tuyau de sa pipe crissa. Et d’un seul coup, comme une pierre, le noir tomba. Le poste, les lumières du plafond, tout, à la fois, s’éteignit.

Des gens, abandonnés par leurs vêtements à fermeture magnétique, s’étaient vus soudain en partie déshabillés.

Dystopie

Tout cela, dit-il, est notre faute. Les hommes ont libéré les forces terribles que la nature tenait enfermées avec précaution. Ils ont cru s’en rendre maîtres. Ils ont nommé cela le Progrès. C’est un progrès accéléré vers la mort. Ils emploient pendant quelque temps ces forces pour construire, puis un beau jour, parce que les hommes sont des hommes, c’est-à-dire des êtres chez qui le mal domine le bien, parce que le progrès moral de ces hommes est loin d’avoir été aussi rapide que le progrès de leur science, ils tournent celle-ci vers la destruction. Cette fois ce sont les Noirs qui commencent. Dieu sait qui finira. Noirs ou Blancs, j’ai l’impression qu’ils ne seront pas nombreux.

Dystopie

Le pire malheur qui pût frapper les citoyens d’un État organisé venait de s’abattre sur eux : il n’y avait plus de gouvernement !

Rationalité et excès de raison

C’étaient bien là trois glorieuses journées du début de ce XXIe siècle, qui, sa cinquantième année dépassée, semblait mériter définitivement le nom,qu’on lui donnait souvent, de siècle Ier de l’Ere de Raison. Pourtan

Cet appareil n’eût pas manqué de paraître miraculeux à un voyageur du XXe siècle égaré dans ce véhicule du XXIe. Le fonctionnement en était pourtant bien simple.

Rationalité et excès de raison

Dans le même temps, un gouvernement ami de l’Art et de l’ordre donnait un statut aux artistes si longtemps abandonnés à l’anarchie.

Les peintres non diplômés gardaient le droit de peindre, mais non celui de vendre. Quelques-uns s’y risquaient. La corporation les poursuivait pour exercice illégal de la peinture.

Rationalité et excès de raison

Il fallait bien, pourtant, que cette foule, nourrie de logique et de science, trouvât des explications.

— Comme je viens de vous le dire, continua Tapinier, il ne s’agit pas d’un complot, mais d’un événement d’ordre scientifique et naturel,

Il exultait. Son esprit critique l’avait immédiatement ramené au pays des réalités. Il ne voyait dans l’aventure que des échanges de forces, des manifestations extraordinaires, mais qui pouvaient être soumises à l’examen de la raison, d’une nouvelle forme d’énergie.

Authenticité du passé, nostalgie

Elle occupait là, au deuxième étage d’une des vieilles maisons de pierres de taille qui subsistaient en grand nombre dans ce quartier, une petite chambre meublée à l’ancienne, d’un lit de fer, d’une armoire en noyer, de trois chaises cannées, et d’un adorable petit bureau 1930 en bois blanc, du plus pur style Prisunic.

François mangea de bon appétit. Fils de paysan, il préférait les nourritures naturelles, mais comment vivre à Paris sans s’habituer à la viande chimique, aux légumes industriels ?

Authenticité du passé, nostalgie

Ils pétrissaient leur pain eux-mêmes, élevaient poules, vaches et cochons, se cramponnaient au passé tout simplement parce qu’ils préféraient dépenser beaucoup de peine plutôt qu’un peu d’argent.

— Ah ! c’était le bon temps ! soupira Legrand. La voix du speaker lui répondit : « Vous venez d’assister à une rétrospective, La Vie à Paris en 1939. »

Authenticité du passé, nostalgie

Messieurs, la baïonnette est l’arme traditionnelle du soldat français. Je savais que son heure reviendrait. La voilà revenue. L’ennemi peut arriver, nous l’attendons de pied ferme ! Je vais,de ce pas, faire distribuer les baïonnettes à la troupe. Une fois de plus, Rosalie sauvera la France !

Isolés, ces hommes se seraient abandonnés au découragement et à la peur. Groupés, chacun compta sur les bras de tous et se sentit prêt à se battre de nouveau pour ses compagnons. Ils ne doutaient pas de sortir vivants de la lutte qu’ils allaient entamer.

Amour comme constante

Le crime ne résista pas à l’institution de la dissolution post mortem. Le nombre des assassinats, dans l’année qui suivit son application, diminua de soixante-trois pour cent. Les tueurs professionnels abandonnèrent. On continua seulement de tuer par amour.

Critique sociale - tendances réactionnaires de Barjavel

La télévision en relief et couleurs naturelles promenait ainsi, chaque soir, dans tous les foyers du monde, quelques belles filles nues. Ces spectacles hâtaient la pousse des adolescents, favorisaient les relations conjugales et prolongeaient les octogénaires. Jérôme Seita se leva, fit un signe.

Critique sociale - tendances réactionnaires de Barjavel

Hommes et femmes, vêtus des mêmes combinaisons pratiques, se distinguaient par les couleurs. Pour obéir sans doute à cette loi de la nature qui pare toujours les mâles plus que les femelles, fait le coq rutilant et la poule grise, une habitude s’était peu à peu établie d’employer les couleurs vives pour les vêtements des hommes et les couleurs sombres pour ceux des femmes.

Critique sociale - tendances réactionnaires de Barjavel

Blanche Rouget, ce n’était vraiment pas un nom possible pour une vedette. Tandis que Régina Vox !

Un père honnête conservé retenait son fils sur la voie de la fripouillerie. Une mère vertueuse évitait à sa fille le péché d’adultère.

Bourgeois, ouvriers, fonctionnaires, commerçants se trouvaient solidaires devant le malheur.

Critique sociale - tendances réactionnaires de Barjavel

En ordonnant ainsi la composition de la caravane, François avait compris cette coutume des nègres d’Afrique ou des Arabes, dont parlaient les anciens récits de voyage.

Lui semblait ne plus faire attention à elle. Une volonté d’acier, une clairvoyance exaspérée lui étaient venues devant le danger. La mort flambait partout. Il devait lui faire échec.

— Fais taire ta femme cria-t-il à Pierrot.

Société idéale ?

Il dit qu’il fallait mettre en commun les moyens de travail et de défense, partager les récoltes, répartir les semences et la main-d’oeuvre. Les jeunes, les hommes survivants devaient aider les vieillards et les femmes seules. Il ne fallait pas semer n’importe quoi n’importe où, mais consacrer les meilleures terres aux récoltes les plus nécessaires. Tout le monde devait s’entraîner au maniement de la fourche, du sabre et de la hache. Il faudrait même rapidement apprendre à fabriquer des arcs et à s’en servir, pour posséder une arme à longue portée. Une femme serait, sans cesse, de jour, postée en haut du clocher, pour sonner le tocsin en cas d’approche d’une troupe suspecte.

Société idéale ?

François épousa Blanche avant la Noël. Il ordonna à tous les hommes, veufs ou célibataires, de choisir une femme et leur conseilla de faire rapidement des enfants.

Société idéale ?

« Que les vaillants s’en aillent. Allez conquérir votre terre sur la forêt, sur la brousse, sur les déserts de cendre. Le monde est vide. Allez bâtir votre maison en un lieu dépeuplé, allez fonder d’autres villages ! »

Rien ne se vend, dans le monde nouveau, qui ne connaît pas le sens du mot « marchand ».

La grande catastrophe a laissé le souvenir épouvanté, transmis par tradition orale, d’un déluge de feu et d’un mal sans pitié, manifestations du courroux divin contre l’orgueil des hommes.

Société idéale ?

Une des premières mesures qu’il leur fit adopter fut la destruction des livres.

Société idéale ?

— Insensé ! crie le vieillard. Le cataclysme qui faillit faire périr le monde est-il déjà si lointain qu’un homme de ton âge ait pu en oublier la leçon ? Ne sais- tu pas, ne vous l’ai-je pas appris à tous, que les hommes se perdirent justement parce qu’ils avaient voulu épargner leur peine ?

Roman d'amour - roman érotique

  • Une longue histoire (Iliade, Bible, Banquet, Poésie médiévale, Dolce stil novo)
  • Amour: sujet central de la littérature
  • Amour et sexe

Deux types de roman érotique

  • Romance novel - roman d'amour (commercial, paralittéraire)
    • Erotic romance novel - roman érotique
  • Roman libertin
    • XVIII siècle : Laclos, Sade...

Érotisme ou pornographie ?

  • Pornographie = érotisme des autres ?
  • Érotisme et esthétique (récits, fins artistiques)
  • Pornographie et subversion
  • Pornographie: but masturbatoire
  • Érotisme: pornographie acceptable? mommy porn ? pornographie qui perd son caractère subversif ?

Roman à l'eau de rose (Romance novel)

  • Un genre typiquement paralittéraire
    • Attente et correspondance au genre
    • Modèle cristallisé
    • Stéréotypes
  • Romantisme à l'eau de rose
  • Morale convenue
  • Happy ending
  • Modèle particulier de distribution
  • Érotisme à l'eau de rose

Fifty shades of Grey - E.L. James

  • 2010 : Fan fiction à partir de Twilight - (Master of the Universe)
    • Edward Cullen = Christian Grey - Bella Swan = Anastasia Steel
    • Fan fiction : de Jane Austen au numérique
  • Diffusion : autopublication ebook+pod, et publication en 2012
  • Romantique ?
  • Morale convenue ?
  • Happy ending ?
  • Modèle particulier de distribution ?
  • Érotisme à l'eau de rose (Mommy porn) ?

Fifty shades of Grey - stéréotypes

  • Personnages
  • Situations
  • Dialogues
  • Vraisemblables ?
  • Attente littéraire et attente réelle (ex. le "mystère" de Grey)
  • Plaisir littéraire: que doit-on "reconnaître"?
    • Référence à Tess d'Uberville de Thomas Hardy (1891)
  • Une analyse quantitative
  • Une analyse quantitative

Les femmes...

Je grimace dans le miroir, exaspérée. Ma saleté de tignasse refuse de coopérer. Merci, Katherine Kavanagh, d'être tombée malade et de m'imposer ce supplice ! Il faut que je révise, j'ai mes examens de fin d'année la semaine prochaine, et, au lieu de ça, me voilà en train d'essayer de soumettre ma crinière à coups de brosse. Je ne dois pas me coucher avec les cheveux mouillés. Je ne dois pas me coucher avec les cheveux mouillés.

Les femmes...

En poussant la porte, je trébuche et c'est à quatre pattes que j'atterris dans le bureau de M. Grey. Et merde, merde, merde ! Des mains secourables m'aident à me relever. Je suis morte de honte. Moi et ma fichue maladresse ! Je dois rassembler tout mon courage pour lever les yeux. Oh la vache - qu'est-ce qu'il est jeune !

Les femmes...

Je rougis. Tu vois ? Il n'est pas du tout venu te voir, ricane ma conscience.

Christian Grey me tient par la main. Personne ne m'a jamais tenue par la main. J'en ai le vertige, des picotements partout, et je lutte pour ravaler le sourire imbécile qui menace de me fendre le visage en deux.

Les femmes...

Alors que je m'apprête à traverser la rue, je trébuche sur le bord du trottoir. — Merde ! Ana ! s'écrie Grey. Il tire tellement fort sur ma main qu'il me plaque contre lui à l'instant même où un cycliste roulant en sens interdit m'évite de justesse. Tout s'est passé tellement vite - un instant je suis en train de tomber et le suivant, il me serre dans ses bras. Je sens son odeur de linge frais et de gel douche. C'est enivrant. Je la hume goulûment.

Les femmes...

Mais en amour, je ne me suis jamais exposée, jamais. Toute ma vie, j'ai douté de moi - je suis trop pâle, trop maigre, trop mal fringuée, trop empotée... la liste de mes défauts s'allonge à l'infini. C'est donc toujours moi qui ai repoussé mes admirateurs potentiels.

— La dame a dit non, je crois, lance une voix dans le noir. Putain ! Christian Grey. Il est là. Comment ? José me lâche. — Grey, dit’il, tendu. Je lance un regard angoissé à Christian tandis qu'il foudroie José du sien. Puis mon estomac se soulève et je me plie en deux. Mon corps ne peut plus tolérer l'alcool ; je vomis spectaculairement par terre.

Les femmes...

Kate fond. Je ne l'ai jamais vue fondre. Les mots « avenante » et « docile » me traversent l'esprit. Kate, docile ?

— Comment te fais-tu jouir ? Je veux voir. Je secoue de nouveau la tête. — Je n'ai jamais fait ça.

Fais comme si tu étais une voiture, par exemple : l'une de ses possessions parmi tant d'autres.

Monologues intérieurs stéréotypés

Il n'y a que pour toi que je ferais ça, Kate.

Waouh.

Bordel de merde.

Du calme, Steele.

Si ce type a plus de trente ans, moi je suis la reine d'Angleterre.

Et merde, il joue à quoi, là ?

Oh mon Dieu. Le regard rêveur de Christian Grey.

Lèvres

Je mordille ma lèvre

La façon dont ses yeux s'enflamment lorsqu'il me regarde, ou dont son index caresse sa lèvre inférieure ?

Je mordille ma lèvre inférieure en regardant mes mains.

Il penche la tête sur son épaule en caressant sa lèvre inférieure de son index...

Lieux... communs

Le siège social de la multinationale de M. Grey est une tour de vingt étages toute en verre et en acier incurvé, avec GREY HOUSE écrit discrètement en lettres d'acier au- dessus des portes vitrées de l'entrée principale. À 13 h 45, soulagée de ne pas être en retard, je pénètre dans l'immense hall d'entrée. Derrière le bureau d'accueil en grès massif, une jolie blonde très soignée m'adresse un sourire affable. Je n'ai jamais vu de veste anthracite mieux coupée ou de chemisier blanc plus immaculé.

Lieux... communs

A en juger par ce décor clinique et moderne, Grey doit avoir la quarantaine et être mince, blond et bronzé, à l'instar de son personnel. Une autre blonde impeccablement vêtue surgit à ma droite. C'est quoi, cette obsession des blondes impeccables ? On dirait des clones. J'inspire profondément et je me lève.

Lieux... communs

Il est vraiment très jeune - et vraiment très beau. Grand, en costume gris, chemise blanche et cravate noire, des cheveux rebelles sombres aux nuances cuivrées, des yeux gris et vifs qui me scrutent d'un air avisé.

Amour et érotisme à l'eau de rose

Dès que nos doigts se touchent, un frisson étrange et grisant me parcourt. Je retire précipitamment ma main. L'électricité statique, sans doute. Mes paupières papillonnent ; elles battent aussi vite que mon cœur.

Je ne sais pas pourquoi, je rougis.

Quand ses mains se posent sur mes épaules, j'en ai le souffle coupé.

Amour et érotisme à l'eau de rose

Mon cœur bat à tout rompre.

Craqué pour moi ? Kate est en plein délire.

Mon cuir chevelu se met à picoter à l'idée que peut-être, peut-être je lui plais un petit peu.

Amour et érotisme à l'eau de rose

Mes hormones sont en pleine ébullition. Ma peau picote là où son pouce a parcouru ma joue et ma lèvre inférieure. Je me tortille, prise d'un besoin, d'une douleur... Je ne comprends rien à cette réaction. Tiens... ça doit être ça, le désir.

— Non, Anastasia. Premièrement, je ne fais pas l'amour. Je baise... brutalement.

Amour et érotisme à l'eau de rose

Je halète toujours en émergeant de mon orgasme. Sa main passe de ma taille à mes hanches, puis s'empare de mon intimité... Hou là. Son doigt s'insinue sous la dentelle et glisse lentement jusque là. Il ferme un instant les yeux en inspirant brusquement. — Tu es délicieusement mouillée. Mon Dieu, qu'est-ce que j'ai envie de toi. Quand il enfonce ses doigts en moi, je pousse un petit cri. Il répète son geste plusieurs fois, puis il presse sa paume contre mon clitoris et je crie encore. Il pousse ses doigts en moi de plus en plus fort. Je geins.

Littérature pour enfants

  • Encore une longue histoire
    • Mythes et légendes de tous les temps et de toutes les régions du monde
    • Ésope (VII-VI siècle av.J.C.)
    • Phèdre (14 av.J.C.-50 ap.J.C.)
    • Jean de La Fontaine (1621-1695)
    • Charles Perrault 1628-1703
    • Jonathan Swift (1667-1745)
    • Frères Grimm (fin XVIII début XIX)
  • Pour enfants ? (réception ou production)
  • Naissance d'un modèle économique
  • Différents genres (fables, contes, contes de fées, mythes, légendes...)

Caractéristiques

  • Simplicité
  • Pédagogique (moral ou explicatif)
  • Allégories
  • Merveilleux
  • Brièveté
  • Illustrations

Le avventure di Pinocchio. Storia di un burattino

  • Carlo Collodi (Carlo Lorenzini) 1826-1990
  • Publication feuilleton sur le Giornale per i bambini (supplément du Fanfulla) - 1881
  • Succès
  • Adaptations
  • Brièveté
  • Illustrations

Pinocchio: caractéristiques

  • Grandes thématiques et but pédagogique
    • Apprentissage, devenir adulte, départ (Buildungsroman?)
    • Vie et mort
    • Amour
    • Rapport vie/matière
    • Création, naissance
    • Humanité, valeurs et morale
  • Métaphores et allégories (bois dur et stupide, grillon conscience...)
  • Merveilleux et magie - souvent dans l'allégorie
  • Intertextualité
  • Format court - épisodes
  • Style et adresse
  • Illustrations - Enrico Mazzanti

Incipit

Il était une fois...
- Un roi ! – vont dire mes petits lecteurs.
Eh bien non, les enfants, vous vous trompez. Il était une fois... un morceau de bois.
Ce n’était pas du bois précieux, mais une simple bûche, de celles qu’en hiver on jette dans les poêles et dans les cheminées.

Intertextualité

- Eh bien, parce que tu as toute mon amitié et toute mon estime, je te laisse choisir la manière dont tu souhaites être cuisiné. Veux-tu être frit à la poêle ou cuit au court-bouillon et accompagné de sauce tomate ?

- Ne frappe pas si fort ! (Dante - Pier della Vigna, Virgilio - Polydore...)

Leurs jambes plièrent et ils se retrouvèrent par terre à marcher sur les mains et sur les genoux. Et alors qu’ils faisaient ainsi le tour de la pièce, leurs bras se transformèrent en pattes, leurs visages s’allongèrent pour devenir museaux et leurs dos se couvrirent d’un pelage gris clair tacheté de noir.

- Oh, mon papa à moi ! Si tu pouvais être là ! ... Il n’eut pas la force d’en dire plus. Il ferma les yeux, ouvrit la bouche, laissa pendre ses jambes puis, après un dernier spasme, se figea au bout de sa corde.

Mort

- Il n’y a personne dans cette maison. Ils sont tous morts. - Mais toi, tu peux m’ouvrir ! – cria Pinocchio, pleurant et suppliant. - Moi aussi, je suis morte.

- Tu n’as pas peur de la mort ? - Pas du tout ! Et puis, plutôt mourir que boire cette sale mixture. A ce moment-là, la porte de la chambre s’ouvrit toute grande. Quatre lapins entrèrent. Ils étaient noirs comme de l’encre et portaient sur leurs épaules un petit cercueil.

CI-GÎT LA FILLETTE AUX CHEVEUX BLEUS MORTE DE CHAGRIN APRES AVOIR ETE ABANDONNEE PAR SON PETIT FRERE PINOCCHIO

Apprentisage

Mais Pinocchio avait les jambes raides et ne savait pas encore s’en servir. Geppetto le prit alors par la main et lui apprit à mettre un pied devant l’autre.

- Nous autres, les enfants, n’avons vraiment pas de chance. Tout le monde nous donne des leçons ou nous réprimande. A les entendre, ils se prennent tous pour nos papas ou nos maîtres d’école. Tous, même un simple grillon ! Parce que je n’ai pas voulu suivre les conseils de cet ennuyeux Grillon-qui-parle, le voilà qui me prédit plein d’ennuis. D’après lui, je risquerais de rencontrer des bandits ! Encore heureux que je n’y croie pas. D’ailleurs, je n’y ai jamais cru. Pour moi, les bandits ont été inventés ex­près par les papas pour faire peur aux enfants qui veulent sortir la nuit.

Apprentisage

Pinocchio hésitait parce qu’il pensait à la bonne Fée, à Geppetto et aux mises en garde du grillon-qui-parle. Mais il fit ce que font tous les enfants qui n’ont pas un brin de jugeote, c’est à dire qu’il finit par dire au Renard et au chat, avec un petit hochement de tête : - D’accord, je viens avec vous.

Pinocchio aurait pu alors raconter ce qu’il savait sur le honteux pacte qui liait son chien aux fouines. Il n’en fit rien. Se rappelant que Mélampo était mort, il se dit : « Pourquoi accuser les morts ? Les morts sont morts et la meilleure chose à faire est de les laisser reposer en paix !

- Oui, mais moi j’en ai assez d’être une marionnette – s’exclama Pinocchio en se frappant la tête – Il se­rait temps que je devienne un humain.

Peur et chatîmment

C’est alors qu’intervint le marionnettiste, un homme à la stature colossale et si laid que l’on mourait de peur rien qu’à le regarder. Il avait une barbe noire comme de l’encre, si longue qu’elle traînait par terre et qu’il s’emmêlait les pieds dedans quand il marchait. Sa bouche était vaste comme un four, ses yeux ressemblaient à des lanternes rouges et il faisait claquer un fouet tressé de peaux de serpents et de queues de renards.

En effet, alors que tous les humains pleurent ou, du moins, font semblant de sécher des larmes quand quelqu’un leur fait pitié, Mangiafoco, lui, éternuait. C’était sa manière à lui de faire savoir qu’il avait du cœur.

Valeurs

C’est impossible. Le bout de bois que voici, c’est du bois à brûler, une bûche comme une autre, juste bonne à mettre dans le feu pour faire cuire une casse­role de haricots.

- Si vous voulez que je les mange, faites-moi donc le plaisir de les éplucher. - Les éplucher ? – s ‘étonna Geppetto - Je ne savais pas, mon garçon, que tu étais si délicat. Tu fais la fine bouche. C’est mal ! Dés le plus jeune âge, en ce bas monde, il faut s’habituer à manger de tout. On ne sait jamais ce qui peut arriver, car tout est possible. - Vous parlez d’or – répliqua Pinocchio, - mais moi je ne mangerai jamais un fruit qui n’est pas épluché. Je ne peux pas souffrir les peaux.

Valeurs

- Tu vois donc – lui fit remarquer Geppetto, - que j’avais raison quand je te disais qu’il ne fallait pas être si délicat. Mon cher, on ne sait jamais ce qui peut arriver en ce bas monde. Tout est possible !

- Mon garçon, lorsque la faim vous tenaille et qu’il n’y a rien d’autre à manger, même les vesces devien­nent une nourriture exquise ! La faim se moque bien des caprices de la gourmandise !

Valeurs

- Bougre de gamin ! Tu n’es même pas fini que tu manques déjà de respect à ton père ! C’est mal, mon garçon, c’est mal !

(c’était un nez tellement démesuré qu’il pa­raissait n’exister que pour être attrapé par les carabiniers)

- Malheur aux enfants qui se révoltent contre leurs parents et abandonnent par caprice la maison pater­nelle ! Jamais ils ne trouveront le bien en ce monde et, tôt ou tard, ils s’en repentiront amèrement.

Valeurs

- Ne te fie jamais, mon garçon, à ceux qui te promettent de te rendre riche du jour au lendemain. Ce sont toujours, soit des fous, soit des filous. Crois-moi, rentre chez toi.

- Mais oui, je parle de toi, mon pauvre Pinocchio, qui est assez simplet pour croire que l’on sème et que l’on récolte l’argent dans les champs, comme on fait pousser des haricots ou des citrouilles. Moi aussi, il m’est arrivé d’y croire et, aujourd’hui, crois-moi, je le regrette. Aujourd’hui – mais c’est un peu tard – je sais que pour amasser honnêtement un peu d’argent, il faut d’abord savoir le gagner, soit en travaillant de ses mains, soit en faisant fonctionner son cerveau.

Valeurs

Après une demi-heure de marche, il arriva dans un petit village nommé « Le Village des Abeilles Industrieuses ». Les rues étaient sillonnées de gens qui couraient dans tous les sens et qui avaient tous quel­que chose à faire. On avait beau chercher, on ne voyait ni oisif, ni vagabond.

Quand les sales gosses deviennent de bons petits, ils ont aussi le pouvoir de transformer toute leur famille.

Valeurs

C’était un mensonge. Les pièces, Pinocchio les avaient dans sa poche. Et il n’eut pas plus tôt menti que son nez, déjà conséquent, s’allongea immédiatement.

Cours des miracles

L’agréable tintement des pièces d’or fit que le Renard tendit sans le vouloir sa patte malade alors que le Chat ouvrait tout grand ses yeux verts qui brillaient comme des lanternes. Mais il les referma aussitôt, de sorte que Pinocchio ne s’aperçut de rien.

Cours des miracles

Après une bonne demi-journée de marche, ils arrivèrent dans une ville appelée « Attrapenigauds ». En entrant dans la ville, Pinocchio découvrit que les rues étaient pleines de chiens pelés que la faim faisait bailler, de moutons tondus qui tremblaient de froid, de coqs sans crêtes qui faisaient l’aumône d’un grain de maïs, de grands papillons cloués au sol parce qu’ils avaient vendu leurs belles ailes colorées, de paons sans queue n’osant plus se montrer, des faisans trottinant comme des petits vieux, pleurant leurs habits d’or et d’argent perdus pour toujours.

Parfois un magnifique carrosse transportant un Renard, une pie voleuse ou un gros oiseau de proie passait au milieu de cette foule de mendiants et de pauvres.

Allégories

- Je suis le Grillon-qui-parle, et je vis dans cette pièce depuis plus de cent ans.

Mais il n’avait pas fait cinq cents mètres qu’il rencontra un Renard clopinant sur trois pieds et un Chat aveugle. Ils allaient, s’aidant l’un l’autre, comme deux bons compagnons d’infortune. Le Renard boiteux s’appuyait sur le Chat aveugle qui se laissait guider par son camarade.

Allégories

Pendant ce temps, un merle blanc s’était posé sur une haie au bord de la route. Il siffla, à l’intention de Pinocchio : - N’écoute pas ces deux lascars : sinon, tu t’en repentiras. Pauvre merle ! Il aurait mieux fait de se taire ! Le Chat, d’un seul bond, lui sauta dessus et, sans que l’autre ait pu dire ouf, l’avala d’une seule bouchée, plumes comprises.

Allégories

Les médecins arrivèrent l’un après l’autre. Il y avait un Corbeau, une Chouette et un Grillon-qui-parle.

- A mon avis, cette marionnette est bel et bien morte. Pourtant, si par hasard elle n’était pas morte, alors on pourrait dire sans hésitation possible qu’elle est toujours vivante ! - Je regrette – répliqua la Chouette – de devoir contredire mon illustre ami et collègue le Corbeau mais, selon moi, bien au contraire, la marionnette est vivante. Evidemment, si par mésaventure elle n’était pas vivante, ce serait alors le signe indiscutable qu’elle est morte !

Morale bourgeoise ou critique sociale?

- On a volé quatre pièces d’or à ce pauvre diable : saisissez-le donc et conduisez-le tout de suite en pri­son.

- Voilà : nous viendrons une fois par semaine, comme par le passé, visiter le poulailler dont nous prélève­rons huit volailles. Sept seront pour nous et nous te donnerons la huitième. Mais, entendons-nous bien, à condition que tu t’engages à faire semblant de dormir et que ne te vienne pas la fantaisie d’aboyer et de réveiller le fermier. - C’est ce que faisait Mélampo ? – s’étonna Pinocchio. - Exactement et, avec Mélampo, il n’y a jamais eu le moindre problème. Donc, tu dors tranquillement et tu peux être sûr qu’avant de partir nous te laisserons un beau poulet tout plumé pour ton repas du lende­main. Nous nous comprenons, n’est-ce pas ?

Morale bourgeoise ou critique sociale?

Je vous laisse imaginer la tête de tous ces polissons d’écoliers quand ils virent une marionnette entrer dans leur classe. Ce fut un éclat de rire général. Les uns s’amusèrent à lui piquer son bonnet, d’autres à lui tirer sa veste par derrière ou à lui dessiner à l’encre deux grosses moustaches sous le nez. Certains allèrent même jusqu’à lui attacher une ficelle aux jambes et aux bras pour le faire danser.

Coup de pied et coup de coude firent leur effet : Pinocchio y gagna immédiatement l’estime et la sympathie de tous les écoliers qui se mirent à l’aimer sincèrement et à lui prodiguer mille signes d’amitié.

Morale bourgeoise ou critique sociale? - les proverbes

- Si vous êtes pauvres, c’est bien de votre faute. Rappelez-vous le proverbe : « Bien mal acquis ne profite jamais ». Adieu, mes jolis ! - Aie pitié de nous ! - De nous ! - Adieu, beaux masques ! Rappelez-vous le proverbe : « La farine du diable en son toujours se trans­forme » - Ne nous abandonne pas ! - Pas ! – répéta le Chat. - Adieu, beaux masques ! Rappelez-vous le proverbe : « Qui vole à autrui son manteau n’aura même pas de chemise pour mourir ».

Style

Une terrible peur avait changé jusqu’à la couleur de son nez qui, de rouge, avait viré au bleu foncé.

Il avait pour nom Geppetto mais les enfants du voisinage, quand ils voulaient le mettre hors de lui, l’appelaient Polenta au motif que sa perruque jaune ressemblait fort à une galette de farine de maïs.

Style

- Bonjour, Maître Antonio – dit Geppetto – Qu’est-ce que vous faites assis par terre ? - J’apprends le calcul aux fourmis. - Grand bien vous fasse ! - Qu’est-ce qui vous amène chez moi, compère Geppetto ? - Mes jambes ! Maître Antonio, je suis venu vous demander une faveur. - Me voici, prêt à vous rendre service – répondit le menuisier en se relevant. - Ce matin, il m’est venu une idée.

Style

L’entrée de Pinocchio dans le petit théâtre de marionnettes suscita un incident qui provoqua une sorte de ré­volution. Il faut savoir que le rideau était levé et que le spectacle avait commencé. Sur la scène, Arlequin et Polichinelle se querellaient et s’apprêtaient, comme d’habitude, à en venir aux gifles et aux coups de bâton.

Style

- Oui, oui, c’est moi ! C’est vraiment moi ! Et vous, vous m’avez déjà pardonné, n’est-ce pas ? Oh ! Mon pe­tit papa à moi, comme vous êtes bon ! Alors que moi, au contraire... Mais j’en ai eu des misères ! Tout est allé de travers ! Figurez-vous, mon pauvre petit papa, que le jour où vous avez vendu votre veste pour m’acheter un abécédaire, je suis allé au spectacle de marionnettes et là le marionnettiste voulait me jeter au feu pour faire cuire son mouton puis il m’a donné cinq pièces d’or pour vous mais j’ai rencontré le renard et le chat qui m’ont emmené à l’auberge de l’Écrevisse Rouge où ils ont mangé comme des loups affamés, après je suis parti tout seul dans la nuit et des assassins m’ont poursuivi longtemps et m’ont pendu au grand chêne puis la jolie fillette aux cheveux bleu-nuit a envoyé un carrosse me chercher et les médecins ont dit : « S’il n’est pas mort, cela signifie qu’il est toujours vivant » et comme j’avais dit un mensonge, mon nez s’est allongé au point de ne plus pouvoir sortir pour aller avec le renard et le chat enterrer mes quatre pièces d’or – car avec la cinquième, j’avais payé l’aubergiste – ce qui fit rire le perroquet et, au lieu des deux mille sequins que je devais récolter, je n’ai rien retrouvé, c’est pourquoi le juge, sachant que j’avais été volé, m’envoya en prison d’où je sortis grâce à une me­sure de clémence jusqu’à ce que, voyant une belle grappe de raisin, je tombai dans un piège et le paysan, pour me donner une leçon, m’a fait garder le poulailler et quand il m’a rendu ma liberté le ser­pent dont la queue fumait se mit lui aussi à rire si fort qu’il fit éclater une veine de sa poitrine et c’est comme cela que je suis retourné chez la jolie fillette aux cheveux bleu-nuit qui était morte, alors le pi­geon, voyant que je pleurais, me dit « J’ai vu ton papa qui fabriquait une chaloupe pour te chercher » et moi, je lui ai répondu « Ah ! Comme j’aimerais avoir des ailes, moi aussi ! » et il m’a dit « Tu veux voir ton papa ? » et moi j’ai dit « Oh oui alors ! Mais qui va m’emmener ? » et lui « Moi, je te porterai » et moi « Comment ? » et lui « Tu n’as qu’à monter sur mon dos », c’est ainsi que nous avons volé toute la nuit et le lendemain matin des pêcheurs qui regardaient la mer me dirent « Il y a un pauvre homme sur une barque qui est en train de se noyer » et moi, de loin, je t’ai tout de suite reconnu parce que mon cœur me disait que c’était vous et alors je t’ai fait signe de revenir...

Littérature fantasy

  • Fantasy, merveilleux, fantastique, conte de fée...
    • Fantastique -> hésitation
    • Fantasy= sous-domaine du merveilleux
    • Féerie = sous-domaine du merveilleux
  • Fantasy : une longue histoire ou un genre récent ?
  • Conte de fée (fairy story) ancêtre du fantasy ?

Caractéristiques

  • Monde à part avec ses règles
  • Surnaturel (qui n'en est plus un !)
  • Magie
  • Lien avec la mythologie
  • Êtres imaginaires (elfes, ogres, trolls, nains...)
  • Réinterprétation du Moyen-Âge (imaginaire, ambiances, décors)
  • George MacDonald, The Princess and the Goblin - 1872
  • Tolkien !!!
  • Pour enfants ?

Fairy/fantasy

Fairy-stories are not in normal English usage stories about fairies or elves, but stories about Fairy, that is Faerie, the realm or state in which fairies have their being. Faerie contains many things besides elves and fays, and besides dwarfs, witches, trolls, giants, or dragons: it holds the seas, the sun, the moon, the sky; and the earth, and all things that are in it: tree and bird, water and stone, wine and bread, and ourselves, mortal men, when we are enchanted.
Tolkien, On Fairy Stories

Construire un monde

Le hobbit

  • 1937
  • Sources (Beowulf et L'Anneau du Nibelung - Chanson des Nibelungen)
  • Seigneur des anneaux
  • Sequel et prequel

Incipit

Dans un trou vivait un hobbit. Ce n'était pas un trou déplaisant, sale et humide, rempli de bouts de vers et d'une atmosphère suintante, non plus qu'un trou sec, nu, sablonneux, sans rien pour s'asseoir ni sur quoi manger: c'était un trou de hobbit, ce qui implique le confort. Il avait une porte tout à fait ronde comme un hublot, peinte en vert, avec un bouton de cuivre jaune bien brillant, exactement au centre. Cette porte ouvrait sur un vestibule en forme de tube, comme un tunnel : un tunnel très confortable, sans fumée...

Introduction d'un monde à part - et rapport avec notre monde

La mère de notre hobbit... Mais qu'est-ce que les hobbits ? Je pense que, de nos jours, une description est nécessaire, vu la raréfaction de leur espèce et leur crainte des Grands, comme ils nous appellent. Ce sont (ou c'étaient) des personnages de taille menue, à peu près la moitié de la nôtre, plus petits donc que les nains barbus. Les hobbits sont imberbes. Il n'y a guère de magie chez eux que celle, tout ordinaire et courante, qui leur permet de disparaître sans bruit et rapidement quand de grands idiots comme vous et moi s'approchent lourdement, en faisant un bruit d'éléphant qu'ils peuvent entendre d'un kilomètre.

Introduction d'un monde à part - et rapport avec notre monde

Un matin, il y a bien longtemps, du temps que le monde était encore calme, qu'il y avait moins de bruit et davantage de verdure et que les hobbits étaient encore nombreux et prospères, Bilbo Baggins se tenait debout à sa porte après le petit déjeuner, en train de fumer une énorme et longue pipe de bois qui descendait presque jusqu'à ses pieds laineux (et brosses avec soin). Par quelque curieux hasard, vint à passer Gandalf. Gandalf ! Si vous aviez entendu le quart de ce que j'ai entendu raconter à son sujet (et ce que j'ai entendu ne représente qu'une bien petite partie de tout ce qu'il y a à entendre), aucune histoire, fût-ce la plus extraordinaire, ne vous étonnerait. Histoires et aventures jaillissaient de la façon la plus remarquable partout où il allait.

Introduction d'un monde à part - et rapport avec notre monde

L'obscurité envahit toute la pièce, le feu finit par s'éteindre, les ombres disparurent, mais ils continuaient à jouer. Et brusquement, l'un après l'autre, ils se mirent à chanter tout en jouant de ces mélodies gutturales que les nains chantent dans les profondeurs de leurs vieilles demeures ; et voici un exemple de leur chant, si tant est que cela puisse y ressembler en l'absence de leur musique :

Loin au-delà des montagnes froides et embrumées
Vers des cachots profonds et d'antiques cavernes
Il nous faut aller avant le lever du jour
En quête de l'or pâle et enchanté.

Aspects comiques

Le pauvre Bilbo ne put en supporter davantage. Au ne reviendront peut-être pas, il sentit monter en lui un cri, qui ne tarda pas às'échapper comme le sifflet d'une locomotive sortant d'un tunnel.

- Cela me paraît un très grand trou », vagit Bilbo (qui n'avait aucune expérience des dragons, mais seulement de trous de hobbits). Il oubliait d'observer le silence, tant son intérêt était de nouveau excité. Il adorait les cartes, et dans son vestibule en était suspendue une grande représentant tout le Pays d'Alentour, sur laquelle étaient tracées en rouge toutes ses promenades favorites. « Comment pouvait-on tenir une si grande porte secrète pour tous à l'extérieur, hormis le dragon ? demanda-t-il (ce n'était qu'un petit hobbit, rappelez-vous).

Aspects comiques

« Est-ce là La Montagne ? » demanda Bilbo d'une voix grave, la contemplant avec des yeux ronds. Il n'avait jamais rien vu d'aussi grand. « Bien sûr que non! dit Balïn.

Nos amis demeurèrent longtemps, une quinzaine au moins, dans cette hospitalière maison et ils eurent peine à la quitter. Bilbo serait volontiers resté à jamais - même en supposant qu'un simple voeu eût pu le ramener sans aucune difficulté dans son trou de hobbit. Et pourtant, il n'y a pas grand-chose à dire de leur séjour.

Combien de fois pensa-t-il avec nostalgie à son gentil et clair trou de hobbit

Aspects comiques

puisque Oïn et Gloïn avaient perdu leur briquet (les nains ne se sont jamais mis aux allumettes, encore à ce jour).

« Debout, flemmard, dit-il, sans quoi il ne vous restera plus de petit déjeuner. » Bilbo sauta à terre : « Le petit déjeuner ! s'écria-t-il. Où est le petit déjeuner ?

Aspects comiques

Enfant, il avait accoutumé de s'exercer à lancer des pierres sur les choses, au point que les lapins, les écureuils et même les oiseaux déguerpissaient comme l'éclair dès qu'ils le voyaient se baisser; et, même adulte, il avait encore passé une certaine partie de son temps à jouer au palet, aux fléchettes, au tir à labaguette, aux boules, aux quilles et autres jeux tranquilles qui consistent à viser et à lancer en fait, il savait faire une foule d'autres choses que souffler des ronds de fumée, poser des devinettes et faire la cuisine, bien que je n'aie pas eu le loisir de vous en parler.

Bilbo était venu de loin et il était passé par bien des aventures pour la voir et, maintenant qu'il la voyait, il n'en aimait pas du tout l'aspect.

RÈGLES DU MONDE

Les dragons volent aux hommes, aux elfes et aux nains l'or et les bijoux, partout où ils peuvent les trouver ; et ils conservent leur butin tant qu'ils sont vivants (ce qui est pratiquement à jamais, à moins qu'ils ne soient tués), sans jamais en goûter le tintement d'airain.

Trois personnages de très forte carrure étaient assis autour d'un très grand feu de bûches de hêtre. Ils faisaient rôtir du mouton sur de longues broches de bois et léchaient la sauce sur leurs doigts. Une bonne et appétissante odeur se répandait alentour, Ils avaient aussi à portée de la main un tonneau de bonne boisson, et ils buvaient dans des pichets. Mais c'étaient des trolls. Manifestement des trolls. Même Bilbo pouvait le voir, en dépit de sa vie passée bien à l'abri : à leur grande et lourde face, à leur taille et à la forme de leurs jambes, sans parler de leur langage, qui n'était pas du tout, mais là pas du tout celui des salons.

RÈGLES DU MONDE

« Hum ! ça sent l'elfe ! » pensa Bilbo. Et il leva les yeux vers les étoiles. Elles luisaient d'un éclat vif et bleuté. Juste à ce moment éclata dans les arbres un chant, semblable à un rire :

C'étaient des elfes, naturellement. Bientôt, comme l'obscurité se faisait plus épaisse, Bilbo les entrevit. il adorait les elfes, bien qu'il n'en rencontrât qu'assez rarement ; mais il en avait aussi un peu peur.

Le chant des elfes est une chose à ne pas manquer, en juin sous les étoiles, pour peu que l'on s'intéresse à ce genre de chose

RÈGLES DU MONDE

C'est là, évidemment, le danger des cavernes : on ne sait pas jusqu'où elles vont parfois, où peut mener le fond d'un passage ou ce qui vous attend à l'intérieur. Mais la nouvelle apportée par Fili et Kili semblait assez bonne. Ils se levèrent donc tous et s'apprêtèrent à bouger. (ENFANTS CIBLE)

« Bonne chance ! crièrent-ils, où que vous alliez, jusqu'à ce que vos aires vous reçoivent à la fin du voyage ! » C'est la formule de politesse en usage chez les aigles. « Que le vent sous vos ailes vous porte où le soleil fait route et où la lune chemine ! » répondit Gandalf, qui connaissait la réponse convenable.

RÈGLES DU MONDE

Les nains ne pouvaient rivaliser avec le hobbit pour ce qui était de la marche silencieuse, bien sûr

MYTHES LEGENDE ET DESCRIPTION DU MONDE - POURQUOI PRODUIRE UN MONDE? RAPPORT AVEC LE NÔTRE

Et ils se dressent encore là à ce jour, tout seuls, àmoins que les oiseaux ne perchent sur leur personne ; car vous le savez sans doute, les trolls doivent se trouver sous terre avant l'aurore, ou ils retournent à la matière des montagnes dont ils sont sortis et ne font plus un mouvement. C'était ce qui était arrivé à Bert, Tom et William.

MYTHES LEGENDE ET DESCRIPTION DU MONDE - POURQUOI PRODUIRE UN MONDE? RAPPORT AVEC LE NÔTRE

Il devina de son mieux et rampa un bon bout de chemin, jusqu'au moment où sa main rencontra soudain un objet qui lui parut être un minuscule anneau de métal froid, gisant sur le sol du tunnel. C'était un tournant de sa carrière, mais il n'en savait rien.

MYTHES LEGENDE ET DESCRIPTION DU MONDE - POURQUOI PRODUIRE UN MONDE? RAPPORT AVEC LE NÔTRE

Mais les hommes se souvenaient peu de tout cela, bien que certains chantent encore de vieilles chansons sur les rois-nains de la Montagne, Thror et Thraïn de la race de Durïn, sur la venue du Dragon et sur la chute des seigneurs de Dale. D'autres chantaient aussi que Thror et Thraïn reviendraient un jour, que l'or coulerait dans les rivières par les portes de la Montagne et que tout ce pays retentirait de nouveaux chants et de nouveaux rires. Mais cette aimable légende n'affectait guère leur vie de tous les jours.

MYTHES LEGENDE ET DESCRIPTION DU MONDE - POURQUOI PRODUIRE UN MONDE? RAPPORT AVEC LE NÔTRE

Il n'est plus de mots pour exprimer son éblouissement depuis que les Hommes ont changé le langage qu'ils avaient appris des elfes à l'époque où le monde entier était merveilleux. Bilbo avait déjà entendu parler dans les récits et les chants des réserves des dragons, mais il n'aurait jamais imaginé la splendeur et l'éclat d'un pareil trésor.

MAGIE

« Les lettres lunaires sont des lettres runiques, mais invisibles lorsqu'on les regarde de face. On ne peut les voir que quand la lune brille par-derrière et avec ceci d'ingénieux que ce doit être une lune de la même formeet de la même saison que le jour où les lettres furent tracées. Elles ont été inventées par les nains, qui les écrivaient avec des pointes d'argent, comme vos amis pourraient vous le dire. Celles-ci ont dû être écrites il y a bien longtemps une veille de solstice d'été par une lune à son premier quartier.

S'il le voulait, c'est que cet anneau avait certain pouvoir : en le glissant à son doigt, on devenait invisible ; on ne pouvait plus être vu qu'en plein soleil et encore seulement à son ombre, faible et mal dessinée.

MAGIE

ils entreprirent le tracé d'une nouvelle ville, plus belle et plus grande encore que la précédente, mais non pas située dans le même endroit. Ils la transportèrent vers le nord, plus haut sur le rivage ; car ils craignaient à tout jamais l'eau où gisait le dragon. Il ne retournerait plus à sa couche dorée, mais était étendu froid comme la pierre, tordu sur les hauts fonds. Là, pendant des siècles, on put voir, par temps calme, ses énormes ossements parmi les piliers ruinés de l'ancienne ville. Mais peu nombreux étaient ceux qui osaient traverser l'endroit maudit et personne ne se risqua jamais à plonger dans l'eau frissonnante ni à récupérer les pierres précieuses qui tombaient de sa carcasse pourrissante.

MAGIE

Ainsi commença une bataille que nul n'attendait ; elle fut appelée Bataille des Cinq Armées, et elle fut terrible. D'un côté se trouvaient les gobelins et les loups sauvages, et de l'autre les elfes, les hommes et les nains. En voici l'historique. Depuis la chute du Grand Gobelin des Monts Brumeux, la haine de cette race envers les nains s'était enflammée jusqu'à la fureur.

Ulysse

- Tu as de bonnes manières pour un voleur et un menteur, dit le dragon. Mon nom semble t'être tout à fait familier, mais je ne me souviens pas de t'avoir déjà senti. Qui es-tu et d'où viens-tu, s'il m'est permis de te le demander ? - Certainement ! Je viens de sous la colline et mon chemin menait sous la colline et par-dessus les collines. Et par les airs. Je suis celui qui marche invisible. - Je veux bien le croire, dit Smaug, mais ce n'est guère là ton nom usuel. - Je suis le découvreur de clefs, le coupeur de toiles, la mouche piquante. J'ai été choisi pour le bon numéro. - Voilà de beaux titres ! fit le dragon d'un ton sarcastique. Mais les bons numéros ne sortent pas toujours. - Je suis celui qui enterre ses amis vivants, les noie et les retire de nouveau vivants de l'eau. Je suis venu du fond d'un sac, mais aucun sac ne m'a recouvert 8 . - Ces titres-là ne me paraissent pas aussi honorables, dit Smaug, railleur. - Je suis l'ami des ours et l'hôte des aigles. Je suis Gagnantdanneau et Porteurdechance ; je suis Monteurdetonneaux, poursuivit Bilbo, qui commençait de se plaire à ses énigmes. 8 L'endroit où habitait le hobbit s'appelait Bag-End : Fond du Sac.- Voilà qui est mieux ! dit Smaug. Mais ne te laisse pas emporter par ton imagination. » C'est ainsi, naturellement, qu'il convient de parler aux dragons lorsqu'on ne veut pas révéler son vrai nom (ce qui est sage) et qu'on ne veut pas non plus les rendre furieux en leur opposant un refus catégorique (ce qui est tout aussi sage).

Manichéisme

Les aigles ne sont pas des animaux bienveillants. Certains sont lâches et cruels. Mais l'ancienne race des montagnes du Nord comptait les plus grands de tous les oiseaux ; ils étaient fiers et forts et avaient le coeur noble. Ils n'aimaient pas les gobelins, mais ils ne les craignaient pas non plus.

Au cours des derniers jours, Thorïn avait passé de longues heures dans son trésor, et la soif de ces richesses était fortement ancrée en lui.

Manichéisme

- Ah ! bah, répondit le hobbit un peu gêné. Elle n'est pas exactement à moi ; mais enfin.... je suis disposé à la mettre en balance avec tous mes droits, vous comprenez. Je suis peut-être un cambrioleur ou c'est ce qu'ils disent ; personnellement je ne m'en suis jamais senti l'âme ; mais je suis un cambrioleur honnête, je l'espère, plus ou moins. En tout cas, je m'en retourne maintenant, et les nains pourront me faire ce qu'ils voudront. J'espère qu'elle vous sera utile. »

En fait, il rêvait d'oeufs au lard.

Manichéisme

Il garda soigneusement le secret sur son anneau magique, car il s'en servait surtout quand se présentaient des visiteurs ennuyeux.

Vous êtes une personne très bien, monsieur Baggins, et je vous aime beaucoup ; mais vous n'êtes, après tout, qu'un minuscule individu dans le vaste monde. - Dieu merci ! » dit Bilbo, riant. Et il lui tendit le pot à tabac.

Style

Là, dans le cachot du roi, resta Thorïn ; et, quand il en eut fini de sa reconnaissance pour le pain, la viande et l'eau, il se mit à se demander ce qu'il était advenu de ses malheureux amis. Il ne fallut pas longtemps pour qu'il le découvrît; mais cela relève d'un autre chapitre et du début d'une nouvelle aventure, dans laquelle le hobbit prouva encore une fois son utilité.

Ils s'étaient évadés des geôles du roi et ils avaient traversé la forêt, mais étaient-ils vivants ou morts, voilà qui reste à voir.

Je n'ai jamais su ce qui était advenu au chef des gardes et à l'échanson.

Littérature numérique

Littérature électronique

Le numérique

  • Rupture ou continuité?
  • Une question d'outils?
  • Une signification culturelle
  • Une question d'institutions

La littérature numérique

  • Deux approches:
    • Littérature hypermédiatique - qu'est-ce que la littérature qui se sert d'outils numériques?
    • Littérature à l'époque du numérique - comment la culture numérique affecte-t-elle le statut de la littérature?

La littérature à l'époque du numérique

  • Questions:
    • Les frontières de la littérature
    • Le rapport entre imaginaire et réel
    • Le statut de l'auteur
  • Théorie de la littérature à l'époque du numérique - approche philosophique

Paralittérature ?

  • Institution et valeur
  • Des frontières floues
  • Grand public ou confidentiel?
  • Des cas très différents - attention aux essentialisations !

François Bon

  • Né en 1953
  • Premier roman: Sortie d'usine, Édition de minuit
  • 1997: Remue.net
  • 2008: Publie.net

François Bon - Le tiers livre

  • Atelier en mouvement
  • Spip - importance du CMS

François Bon - Le tiers livre

  • D'où vient l'autorité?
  • Rapport entre littérature et critique littéraire
  • Fiction, autofiction et information
  • Rapport entre différents médias
  • Texte, paratexte, épitexte et hors du texte

François Bon - Le tiers livre

Victoria Welby

  • Personne? Auteur? Personnage?
  • La multiplication des profils
  • Fiction? Autofiction? Biographie
  • L'éditorialisation de l'auteur et la crise de l'auctorialité

Victoria Welby - le site